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Actualité - 31.01.2022

Davidson du Pont, le chef d'oeuvre

Davidson du Pont 1’09’’ (Pacha du Pont) est le chef-d’œuvre d’un élevage dont les débuts remontent à l’immédiat après-guerre, sous l’impulsion d’Albert Rayon, qui en fut le fondateur et n’eut de cesse de le développer, bientôt épaulé par son fils, Jean-Yves, lequel a pris le relais et préside aujourd’hui à ses destinées. Davidson du Pont est un aboutissement spécifique, dans la mesure où l’ensemble de son pedigree, du côté paternel comme maternel, est frappé du sceau maison, inbreeding à la clef sur l’une des matrones du haras, en l’occurrence Bragance.

Albert Rayon acquit Bragance 1’21’’ en 1968, alors qu’elle était yearling. Il déboursa l’équivalent de 4.500 euros pour se l’octroyer, ce qui, à l’époque, constituait un certain investissement. Mais la jument lui plaisait particulièrement, tant d’un point de vue physique que sur le plan génétique. C’est qu’il s’agissait d’une fille d’Euripide 1’20’’, tout bon cheval et, surtout, grand étalon, et de la classique Ourfa 1’18’’ (Quiroga II), placée du Critérium des 4 Ans et du Prix de l’Atlantique.
Bragance commença par être une talentueuse jument de course, gagnante de sept courses, dont deux à Vincennes, puis se mua en une reproductrice hors pair, dont descend ici aussi bien Pacha du Pont 1’13’’ m., le père de Davidson du Pont, que Pélican du Pont, son père de mère. De la sorte, le lauréat du Prix d’Amérique se trouve inbred sur Bragance (4x3). Une Bragance à laquelle nous sommes également redevables des excellents Jalba du Pont et Kenya du Pont. Jalba du Pont n’est autre que la propre sœur de Pacha du Pont, tous deux étant par l’améliorateur et influent étalon du cru, Baccarat du Pont 1’13’’. « Il était très bon, se souvient Jean-Yves Rayon, à propos de Pacha du Pont. Il aurait eu un tout autre palmarès, s’il n’avait été accidenté. » Dix succès ornent tout de même le palmarès de Pacha du Pont, dans les deux spécialités, et ses gains s’élèvent à près de 250.000 euros. Son autre produit le plus en vue se nomme Happy Pacha 1’12’’ ; il en est, présentement, à huit victoires et à, presque, 200.000 euros sur son compte en banque.

L'oeil de l'acheteur
Albert Rayon s’était fait une spécialité d’acheter des pouliches ou des juments, pour en faire des poulinières de premier plan. Girl Blanche 1’17’’ (1972-Seddouk), l’arrière-grand-mère de Davidson du Pont, est, elle aussi, de celles-là. Girl Blanche fut une championne, sous les couleurs de Georges Moreau, triple lauréate classique, à la faveur du Critérium des Jeunes, du Prix Capucine, aujourd’hui Prix Albert Viel, et du Critérium des 5 Ans, mais encore deuxième du Critérium Continental et du Prix de l’Etoile, par deux fois, ou bien troisième du Critérium des 3 Ans. Sous la férule d’éleveur d’Albert Rayon, elle allait devenir une matrone, dont sont également issus, pêle-mêle, Rachmaninov Seven 1’11’’, Hope On Victory 1’11’’ m., Romcok de Guez 1’12’’, Historien 1’14’’, Quérida d’Hermès 1’11’’, Ouragane 1’13’’, Beauty Turgot 1’12’’, Good Boy Ligneries 1’12’’, Idéal Ligneries 1’11’’… C’est un papier à la fois dense et très vivant.
« Le pedigree de Davidson du Pont est un concentré de ce que notre élevage a donné de mieux », aime à dire Jean-Yves Rayon. C’est vrai, car il combine les influences de deux poulinières phares de celui-ci, Bragance et Girl Blanche. L’appartenance à l’élevage maison remonte ainsi jusqu’à la troisième génération, au travers de toutes les mères, de bas en haut, soit Laguna du Pont 1’16’’, Alba du Pont 1’21’’, Rolls du Pont 1’17’’, Moscova du Pont 1’20’’, Kama du Pont 1’22’’, Bragance et Girl Blanche, et par l’entremise d’une partie des étalons, que l’on fasse référence à Pacha du Pont, Baccarat du Pont ou Pélican du Pont. C’est bien ce qui s’appelle une réussite sur toute la ligne.

Davidson, le plus titré
Les deux meilleurs chevaux produits par l’élevage Rayon comptaient, jusqu’à hier, quatre victoires de Groupe 1 chacun, s’agissant de Davidson du Pont (Prix de Sélection, Critérium des 5 Ans, Prix de l’Etoile, Prix de France) et de Courlis du Pont 1’12’’ (Prix du Président de la République, Prix de Normandie, Prix des Elites, à deux reprises). Depuis dimanche après-midi, Davidson du Pont ajoute le Prix d’Amérique à son palmarès et devient le plus titré des deux. Les autres vainqueurs les plus probants issus de l’élevage ornais se nomment Upsal du Pont (Prix d’Essai, deuxième d’Une de Mai dans le Critérium des 3 Ans), Italia du Pont 1’17’’ (deuxième d’Idéal du Gazeau dans le Critérium des Jeunes et le Critérium Continental ; deuxième, entre Ivory Queen et Idéal du Gazeau, dans le Critérium des 3 Ans), Pélican du Pont 1’14’’ (troisième de Passionnant et Pythagoras dans le Critérium Continental), Jalba du Pont 1’11’’ (deuxième de Jag de Bellouet dans le Prix de Paris, troisième de Jasmin de Flore et Jasoda dans le Critérium des 5 Ans) ou encore Kenya du Pont 1’12’’ (Critérium des 5 Ans).

Patience et longueur de temps
On sait qu’Albert Rayon fut celui qui fit venir Pierre de Montesson, initialement impliqué dans le monde du galop, aux courses au trot, s’associant avec lui autour de « pointures », comme Kubler L, Lieuvain, Olten L, Pacha Grandchamp, Nicias Grandchamp… Après quoi, leurs chemin se séparèrent et Pierre de Montesson ne tarda pas à s’offrir « son » Prix d’Amérique, en partenariat, cette fois, avec Pierre-Désiré Allaire, grâce à Toscan, en 1970. La casaque Rayon dut patienter, quant à elle, plus de cinquante années pour réaliser le même exploit. Mais c’est désormais chose faite, avec un élève du haras qui plus est.

Le pedigree de Davidson du Pont est un concentré de ce que notre élevage a donné de mieux
Jean-Yves Rayon

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