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Actualité - 05.02.2022

Le Prix de l'Île-de-France : bien mieux qu'une consolante

Ils seront neuf –six femelles et trois mâles–, dimanche, au départ du Prix de l’Ile-de-France (Groupe 1, 2.175 mètres), parmi lesquels les deuxième, troisième, quatrième et cinquième du Prix de Cornulier, disputé voilà deux semaines. Seule la lauréate de celui-ci et tenante du titre dans le Prix de l’Ile-de-France, Flamme du Goutier, manque à l’appel ; et pour cause : elle a fait le choix du Prix d’Amérique, dimanche dernier, dont elle s’est classée très bonne troisième. C’est donc à une revanche entre les placés que nous sommes conviés, dans une course qui fut longtemps une préparatoire au Prix de Cornulier, avant d’en devenir la convoitée consolante.

Jusqu’en 2009, année de la victoire de Nouba Turgot, le Prix de l’Ile-de-France a été une épreuve préparatoire au Prix de Cornulier, se courant deux semaines plus tôt, sur la courte distance. En 2010, la compétition a été déplacée, se déroulant, dès lors, quinze jours après le grand rendez-vous et faisant office de revanche, toujours sur le tracé court. Le tremplin vers le Prix de Cornulier devenait alors le Prix du Calvados, sur le long parcours (N.D.L.R. : 2.850 mètres). À la faveur de ce changement dans le calendrier, le Prix de l’Ile-de-France s’est trouvé promu en Groupe 1 et un objectif déterminé par plusieurs entraîneurs.
Du même coup, son allocation a été portée à 100.000 euros au premier, contre 75.000 euros précédemment et, aujourd’hui, 90.000 euros, en raison de la nouvelle répartition (45 % de l’allocation globale au premier, au lieu de 50 %). Depuis ce remaniement, le doublé « Cornulier-Ile-de-France » a été réussi à cinq reprises, tour à tour par Singalo, en 2013, Roxane Griff, en 2014, Scarlet Turgot, en 2016, Traders, en 2018, et Bilibili, en 2020. Cet hiver, il ne le sera pas, Flamme du Goutier, qui a opté pour la pluridisciplinarité et le Prix d’Amérique, s’abstenant. Avant, dans l’autre sens, le coup de deux a été réalisé sept fois, depuis un demi-siècle, par Bellino II, en 1973 et 1976, Fanacques, en 1977, Mirande du Cadran, en 1985, Oligo, en 1986 et 1987, et Reine du Corta, en 1990.

Si le record doit être battu, dimanche, il le sera, a minima, en 1’09’’ et fractions

Le Prix de l’Ile-de-France est la course de vitesse par excellence, dont le meilleur temps est détenu par Bilibili, à la faveur de sa victoire dans l’édition 2020, sur le pied de 1’10’’, ce qui est aussi le record général au trot monté (record qu'il partage avec Étonnant). En 2011, Picsou de Villabon, le premier, est descendu sous la barre de 1’11’’, en 1’10’’9, surpassé par Scarlet Turgot, en 2016, qui ralliait victorieusement le poteau en 1’10’’6, puis par Bilibili, une première fois, en 2017, qui gagnait en 1’10’’5. L’année suivante, Traders imitait Scarlet Turgot, s’imposant en 1’10’’6. Quant à Flamme du Goutier, l’an dernier, elle a fait afficher 1’10’’8. Si le record doit être battu, dimanche, il faudra donc trotter 1’09’’ et fractions.

Granvillaise Bleue, en quête de son premier Groupe 1
Etoile de Bruyère, le meilleur « chrono » sur la distance

Probante deuxième, voilà deux semaines, de Flamme du Goutier, Granvillaise Bleue (Jag de Bellouet) est, ici, une favorite toute trouvée. Toujours en quête d’un premier succès au plus haut niveau, après ses deuxièmes places dans les Prix de Normandie, des Elites et de Cornulier, elle pourrait bien briser la glace dimanche et offrir un second Prix de l’Ile-de-France –en même temps qu’un second Groupe 1– à sa partenaire, Camille Levesque, après sa victoire avec Dexter Fromentro en 2019. Troisième du « Cornulier », Etoile de Bruyère (Kénor de Cossé) est, des neuf participants, celle qui détient le meilleur chrono sur le parcours du Prix de l’Ile-de-France, ayant trotté le kilomètre sur le pied de 1’10’’3, le 8 novembre dernier, dans le Groupe 2 Prix Reynolds, où elle se classait deuxième de Mindyourvalue W.F.. Quatrième de la précédente édition de la course, elle fait dire à son mentor, Charles Dreux : « Elle est restée en bonne forme, ayant bien pris sa course dans le Prix de Cornulier. Ce Prix de l’Ile-de-France s’annonce donc favorablement, d’autant qu’il n’y aura pas trop de partants. Elle s’élance toujours bien sur ce tracé, mais il faudra, comme d’habitude, qu’elle coure cachée et qu’elle bénéficie d’un parcours fluide. C’est une jument qui ne déçoit pas souvent et je compte encore sur elle. »


Elle s’élance toujours bien sur ce tracé, mais il faudra, comme d’habitude, qu’elle coure cachée
Charles Dreux

©Aprh
Bahia Quesnot, un troisième Groupe 1 en trois semaines
Gladys des Plaines nous doit une revanche

Quatrième du Cornulier, après y avoir vaincu l’an dernier, Bahia Quesnot (Scipion du Goutier) a ensuite pris part au Prix d’Amérique et enchaîne là sa troisième course de Groupe 1 en trois semaines. Pour autant, elle a le droit, bien sûr, d’avoir des ambitions, surtout qu’elle tire, en l’espèce, l’une de ses dernières cartouches, avant de quitter la compétition (N.D.L.R. : voir notre encadré). Gladys des Plaines (Opus Viervil) a soufflé le chaud et le froid dans le Prix de Cornulier, paraissant à la dérive dans le dernier tournant, puis se ressaisissant et revenant finir à la cinquième place. Gilles Curens, son entraîneur, analyse, en substance : « Je ne sais pas ce qui s’est passé. Est-ce qu’elle a eu besoin de souffler ou, comme le suggère Mathieu (N.D.L.R. : Mottier, le jockey de la fille d’Opus Viervil), est-ce qu’elle a eu subitement peur des autres ? On n’aura jamais la réponse. Toujours est-il qu’elle s’est retrouvée sur le pied de 1’20’’, dans le dernier tournant, avant de faire la ligne droite sur celui de 1’08’’ ! Une chose est sûre : la jument est très bien au travail. Certes, elle n’est pas sur son parcours de prédilection, mais je la vois finir dans les quatre premiers ; pour gagner, ce sera dur, mais les places sont bonnes à prendre. »

Florida Sport, le grand objectif
Freeman de Houelle, pour un rachat

Autre entraîneur confiant, Charles-Antoine Mary annonce la couleur avec Florida Sport (Tornado Bello), huitième du Cornulier, sans démériter, après avoir aligné deux succès dans les Groupes 3 Prix Auguste François, sur le parcours du jour, et Yvonnick Bodin : « C’est son objectif de l’hiver. Je la pense un peu meilleure sur cette distance. Elle essaiera de prendre la tête en partant et de rester ensuite à la pointe du combat. Elle peut suivre tous les trains et ne peine pas. » Florida Sport a déjà trotté 1’10’’4 sur le tracé imposé, à l’occasion de sa victoire dans le Prix Auguste François. Après celui d’Etoile de Bruyère (voir ci-dessus), c’est le deuxième meilleur « chrono » sur la distance affiché par l’un des participants, avant celui de Freeman de Houelle (Vigove), crédité de 1’10’’5, lors de sa deuxième place dans le Prix du Pontavice de Heussey (Groupe 3), l’hiver dernier. Un Freeman de Houelle qui n’a pas répondu aux espoirs placés en lui dans le Prix de Cornulier et qui, essaiera de se racheter, sous la selle d’Eric Raffin, déjà trois fois lauréat de l’Ile-de-France, avec Nouba Turgot, en 2009, Priscilla Blue, en 2010, et Roxane Griff, en 2014.
©Aprh
Granvillaise Bleue en quête d'une première victoire de Groupe I
PARTANTS VINCENNES - Dimanche 06 Février
6 PX DE L'ILE-DE-FRANCE - (16H25)
Premium - Monté - (1) - Internationale - 200 000 € - 2 175m
1. VAPRION. Henry
2. FLORIDA SPORTP. Ph. Ploquin
3. FREEMAN DE HOUELLEE. Raffin
4. GRANVILLAISE BLEUEC. Levesque
5. GLADYS DES PLAINESM. Mottier
6. ZARENNE FASA. Abrivard
7. BILOOKA DU BOSCAILS. E. Pasquier
8. ETOILE DE BRUYEREA. Lamy
9. BAHIA QUESNOTM. Abrivard

5 émojis verts

Deux raretés dans ce Prix de l'Île-de-France. Plus de la moitié du peloton est affublé d'un émoji vert. Et même Bahia Quesnot, traditionnellement validée en rouge par Junior Guelpa. Les quatre autres sont : Florida Sport, Granvillaise Bleue, Zarenne Fas et Etoile de Bruyère.

Des dernières et une première

Entrées, officiellement, dans leur onzième année, Bahia Quesnot et Bilooka du Boscail (Look de Star) sont les deux prétendants les plus âgés à cette édition 2021 du Prix de l’Ile-de-France. L’une et l’autre vont bientôt devoir se retirer de la compétition, limite d’âge oblige, et disputent sans doute, en la circonstance, leur ultime tournoi sous la selle. C’est aussi le cas de Matthieu Abrivard, associé à la première des deux, dont le nom ne figure pas, pour l’heure, au palmarès de ce Prix de l’Ile-de-France, et qui a là une dernière chance de se l’octroyer, car il a décidé, on le sait, de ne plus remonter par la suite.
Quant à Sébastien Pasquier, partenaire de la seconde, il dispute, en l’espèce, son premier Groupe 1, son actif, dans les courses de Groupe, étant d’un succès de Groupe 3, à l’occasion du Prix Phact, en 2013, avec Air de Marne, pour Sylvain Lelièvre.




Les visiteurs de l’Ile-de-France

Au cours de son histoire, le Prix de l’Ile-de-France, compétition internationale, n’a pas été sans sourire, en plusieurs occasions, aux concurrents étrangers. Traders, en 2018, sous pavillon français, mais inscrit au stud-book italien, Hot Tub, en 2008, Västerbo Daylight, en 2005, et Revenue, en 2003, tous trois pour la Suède, ou encore Ejnar Vogt, en 1984, pour le Danemark, ont ainsi inscrit leur nom au palmarès de la compétition. Cette année, ils sont deux visiteurs à prendre part à la course, Vaprio (Adrian Chip), sous la selle de Nathalie Henry, seul candidat à n’avoir pas participé au Prix de Cornulier, restant sur un succès, à un niveau nettement inférieur, même piste, même distance, sur le pied de 1’11’’5, et Zarenne Fas (Varenne), deuxième du Calvados, puis septième du Cornulier, confié à Alexandre Abrivard, triple vainqueur de la course, avec Scarlet Turgot, en 2016, puis Bilibili, en 2017 et en 2020. Il s’agit là de deux candidatures italiennes, orchestrées, pour l’une, par Alessandro Gocciadoro et, pour l’autre, par Jerry Riordan.
©Scoopdyga
Vasterbo Daylight et Nathalie Henry lauréates du Prix de l'île-de-France 2005. La course était alors un Gr.2 qui menait vers le Cornulier.

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